CALICO en lockdown
Comme dans le reste de l’Europe, Bruxelles n’a pas été épargnée par la pandémie de COVID-19. À la mi-mars, les autorités belges ont pris les mesures de quarantaine nécessaires pour empêcher la propagation du virus. Bien que les mesures aient déjà été légèrement assouplies à ce stade, un grand nombre d’entre elles resteront en place au moins jusqu’au début du mois de juin. Tout cela a entraîné la mise en veilleuse d’une partie des travaux en cours dans le cadre du projet CALICO : une grande partie des travaux de construction a été (partiellement) interrompue, les futurs résidents n’ont pas été rencontrés, etc. Heureusement, cela ne signifie pas que le projet est complètement en suspens, par exemple, beaucoup de travail est encore effectué là où la situation actuelle le permet.
En outre, la pandémie a également une résonance particulière pour le projet CALICO et, pour les différents partenaires, elle montre une fois de plus l’importance du projet. Par exemple, CALICO veut permettre la création de logements abordables à l’avenir et, à l’heure actuelle, de nombreuses personnes se retrouvent piégées dans des conditions de logement inacceptables, où les problèmes d’humidité sont présents, où les gens vivent parfois avec trop de personnes et où la majorité des propriétaires attendent toujours leur loyer mensuel malgré les conditions économiques actuelles. Et la situation est encore pire pour les personnes qui n’ont actuellement aucun endroit à eux pour rester en quarantaine. CALICO propose un projet de logement intergénérationnel avec une attention particulière pour les personnes âgées, qui représentent un groupe très affecté par la situation actuelle, non seulement en termes de santé, mais aussi en termes d’isolement social. En outre, CALICO est un projet qui met l’accent sur l’égalité des sexes ; les femmes sont plus touchées que les hommes par l’insécurité et la privation de logement dans la société, ce à quoi s’ajoute le fait que la fermeture a entraîné une augmentation de la violence domestique. Enfin, CALICO souhaite que les personnes vivent dans un environnement de soins mutuels, où les personnes peuvent entrer et sortir de la vie dans un endroit sûr, sain et chaleureux. Beaucoup de personnes souffrant de COVID-19 ne peuvent actuellement pas accéder à un tel environnement.
Tous les chefs de projet CALICO continuent aujourd’hui à travailler dur depuis leur domicile pour progresser partout où c’est possible. Ils continuent à travailler au développement de cette formule résidentielle innovante pour contribuer à une meilleure société. La solution juridique pour la vente des appartements est en cours de finalisation en collaboration avec des avocats. Les partenaires sont également en contact avec le promoteur pour adapter les plans de construction si nécessaire. Les entretiens avec les futurs résidents ont été menés à temps avant que le lockdown ne soit déclaré et la sélection finale est actuellement en cours. Le « comité de soins » travaille d’arrache-pied à la mise en place d’un système qui permettra aux professionnels des soins, aux bénévoles et aux résidents de travailler ensemble à la création d’une nouvelle forme de soins de proximité. La création du site web CALICO, sur lequel seront rassemblés les tenants et aboutissants du projet, bat également son plein. Enfin, nous gardons un contact régulier au sein de l’équipe CALICO grâce à des vidéoconférences régulières, comme l’illustre la photo de groupe de notre dernier comité de pilotage ! Bien entendu, nous essayons de rester le plus possible en contact avec nos futurs résidents. Marie-Ange, future résidente du CLTB, nous a fait part de son impression sur l’enfermement et son lien avec CALICO : « Avec la situation actuelle, nous nous retrouvons ‘au milieu’ du cœur du projet CALICO : avec la proximité de la mort, qui ne peut parfois être surveillée qu’à distance; avec les enfants qui naissent aujourd’hui, parfois sans la présence de leur père ; et avec le besoin et la demande de soins informels et formels qui soutiennent la vie… »
Compte tenu de la situation actuelle, nous nous attendons à ce que le bâtiment soit livré plus tard que prévu, ce qui aura évidemment une incidence sur la date d’emménagement des résidents. La situation actuelle ne nous empêchera donc pas de mener à bien le projet CALICO et, par conséquent, d’offrir à Bruxelles un projet résidentiel innovant avec des logements abordables en permanence, où l’attention portée aux soins, au genre et aux étapes importantes de la vie, telles que la mort et la naissance, est centrale.